EUROPIZARRAS : Une carrière d’ardoise ouverte sur le monde

Entreprise familiale dont Pablo CAMPO assure depuis 1974 la direction, Europizarras est une des rares carrières d’ardoises à être située au Nord-Ouest de l’Espagne. Prisée par une grande majorité d’entreprises françaises, l’ardoise emblématique d’Europizarras, aux teintes gris-bleu, alimente près de 8% du marché français. Une relation très fusionnelle avec l’Hexagone, que Pablo CAMPO, nous explique, confiant dans son process de production, respectueux de l’environnement. Les Cahiers de l’Environnement : Pouvez vous nous décrire brièvement l’activité de votre entreprise et sa position stratégique sur le marché ?

Pablo Campo : Europizarras a été créée par mon père en 1968. A l’époque, nous entretenions déjà des liens particuliers avec la France. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai fait mes études à l’Université Catholique d’Angers. La France a de tous temps été une terre où l’activité des ardoiseries était florissante, et ce, même encore à la fin du XXème siècle… Aujourd’hui, nous employons 70 salariés et acheminons chaque mois 45 camions d’ardoises en France, soit près de 15 000 tonnes par an. Lorsque l’on sait que la France, avec toutes ses spécificités architecturales régionales qui font la part belle à l’ardoise, consomme chaque année près de 180 000 tonnes d’ardoise, cela permet à Europizarras de répondre à 8% de la demande française. Nous sommes présents dans toutes les régions françaises : Bretagne, mais aussi Centre, Normandie, Pyrénées, Massif Central, Provence… Nos principaux clients peuvent être à la fois des entreprises de construction, mais aussi des coopératives d’achats pour les artisans du bâtiment, comme l’ORCAB, ou des distributeurs spécialistes des matériaux de l’enveloppe du bâtiment, comme l’entreprise Larivière, appartenant au Groupe SIG. La France est mon principal client, mais le Royaume-Uni, le Pays de Galles, l’Ecosse, l’Allemagne, le Bénélux, la Suisse et l’Autriche s’approvisionnent également chez Europizarras. Dans ces pays – comme partout dans le monde - lorsque vous voyez de l’ardoise, vous pouvez vous dire que la quasi-totalité provient d’Espagne, puisque 98% de la production mondiale est espagnole. La Chine et les Etats-Unis ont bien essayé de s’y mettre… mais la qualité de leur ardoise ne leur permettait pas de rivaliser avec la nôtre!

Les C.E : Pourquoi l’Espagne détientelle aujourd’hui le quasi-monopole de la production d’ardoise ?

P. C. : C’est une raison historique. S’agissant particulièrement de la France, il faut savoir que cette dernière dénombrait par le passé de nombreuses carrières d’ardoise. Cette activité était entre autres très significative en Bretagne ou en région Centre. Mais les carrières françaises présentaient pour la plupart la particularité d’être sous-terraines, comme les mines. Les coûts d’exploitation y étaient donc bien plus importants, et les possibilités de stockage, réduites. C’est ainsi que la dernière carrière d’ardoise française, située à Angers, a définitivement fermé en 2015.En Espagne, c’est l’inverse. Les carrières d’ardoise sont à ciel ouvert. De fait, nos coûts d’exploitation sont plus faibles, et nos capacités de stockage, bien plus élevées. Par ailleurs nous avons la chance d’être très bien dôtés de cette ressource naturelle que le monde nous envie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai des clients à l’échelle internationale.

Les C. E : En quoi votre mode de production intègre t-il des pratiques éco-responsables ?

P. C. : Depuis 3 ans, Europizarras intègre la mécanisation du traitement de l’ardoise, non seulement dans son process d’extraction, mais aussi de transformation des blocs de schiste en ardoises prêtes à poser. Les exigences environnementales du Gouvernement espagnol étant très strictes, nous avons du mettre en conformité tout notre appareil de production aux normes du pays. Aucun résidu chimique n’est donc géréné, ni aucune production de CO2. Nos chutes sont automatiquement transférées vers des aires de déblais. Par ailleurs, chaque année, nous reconduisons notre plan de restauration environnementale. Nous nous engageons ainsi à remettre entièrement en état le paysage local au moyen d’hydro-semences de plantes locales. Et la globalité de notre process est supervisée et validée par les autorités compétentes et les organismes environnementaux officiels. Un cercle vertueux se dessine alors : le minerai inerte retourne ainsi à la nature. Nos clients, soucieux de notre démarche, ne s’y trompent pas. Qu’ils soient grossistes en matériaux de construction ou artisans, tous adhèrent à notre philosophie. Contrairement à d’autres matériaux, l’ardoise est une ressource 100% naturelle. Et qui fait le choix de la construction en ardoise naturelle adhère nécessairement à des valeurs de respect environnemental.

Les C.E : Quels sont vos souhaits pour l’avenir ?

P. C. : D’abord, que notre développement sur le marché français poursuive sa progression. Vous savez, chaque artisan de chaque région possède son propre savoir-faire en matière de pose de l’ardoise. Vous ne poserez pas l’ardoise de la même façon à Nantes qu’à Rennes, par exemple. Mon vœu est donc d’abord de poursuivre l’accompagnement de tous ces artisans ou acheteurs de matériaux et de les conseiller sur l’adéquation du produit en fonction du type de pose envisagé. Et parce que, dans 150 ans, je rêve que mes petits-enfants poursuivent les activités initiées par mon père, la préservation de notre ressource naturelle et de notre environnement s’inscrit au cœur de mes priorités. C’est la raison pour laquelle Europizarras est constamment représenté au travers de ses distributeurs partenaires, sur de nombreux événements internationaux.Avec une mention spéciale pour le Salon International du Patrimoine Culturel, qui se déroulera du 3 au 6 novembre 2016, au Carrousel du Louvre, où vous pourrez découvrir tout l’univers d’Europizarras et les particularités de notre ADN !

EUROPIZARRAS

VILARCHAO S/N 27112 A

FONSAGRADA

LUGO (SPAIN)

TEL: + 34 982154963 / + 34 982154474

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