Editorial de Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l'Écologie, du Développement durable, des T
En 2011, le Grenelle au quotidien.
Le Grenelle de l’environnement atteint cette année sa pleine maturité : il entre dans sa phase de mise en oeuvre, au cours de laquelle 268 « engagements » vont être réalisés. Avec des mesures qui concernent à la fois la défense de la biodiversité, la sobriété énergétique, la qualité de l’air et celle de l’eau. Des nouvelles normes thermiques, aussi, qui vont s’appliquer aux logements neufs et des investissements publics en faveur de l'innovation industrielle et des technologies vertes seront réalisés.
Le Grenelle esquisse au travers de ses engagements une société différente, un monde d’après la crise. Il porte avec lui une ambition forte : celle de changer nos habitudes, nos moeurs et nos institutions. Deux années de débat et de réflexion ont pu donner le sentiment que le Grenelle était en sommeil, sinon oublié. Il n’en était rien : ses outils étaient en gestation. Nous en disposons désormais, et c’est aujourd’hui que démarre la réalisation du Grenelle. Dans les semaines et les mois qui viennent, les villes de plus de 50 000 habitants lanceront des plans climat-énergie, des nouveaux parcs nationaux verront le jour, notamment sur le littoral et en forêt. Nous expérimenterons l’affichage des caractéristiques environnementales des produits à côté de leur prix commercial ; les actions de prévention du bruit seront renforcées. L’ensemble de ces mesures contribueront à créer de nouveaux emplois et à développer des filières industrielles innovantes. C’est le sens de l’action récente de l’État, qui vient d’engager 590 millions pour soutenir 78 projets de transports collectifs en site propre, dans 54 agglomérations différentes, qui vont toutes développer une mobilité collective durable, plus respectueuse de l’environnement et plus économique.
Nous allons ainsi modifier notre vie quotidienne, être attentifs à de nouvelles mesures, découvrir des moyens de mieux nous alimenter, de mieux protéger notre santé et de consommer autrement.
Le Grenelle cherche à créer un modèle de développement « durable » parce qu’il veut se substituer à l’économie qui gaspille les ressources, fabrique des objets éphémères pour mieux les jeter et fait plus de cas de la spéculation vaine que du travail des hommes. Le modèle consumériste est obsolète ; la crise en a définitivement sonné le glas, et elle a amorcé une métamorphose économique et sociale.
Depuis 2007, les choses ont déjà changé. Chacun d’entre nous est désormais renseigné sur la consommation énergétique de son logement ou de son véhicule ; plus rien ne se construit en France qui n’obéisse à une politique d’économie énergétique. Il n’est plus question de reculer. Les mesures du Grenelle ne sont pas de simples options « vertes ». Si nous ne prenons pas ces engagements aujourd’hui, nos économies seront rien moins que détruites sous le coup des contraintes énergétiques et climatiques. Tergiverser, en la matière, c’est oeuvrer pour le pire.
Et c’est refuser de voir que le développement durable est un choix industriel de compétitivité et de croissance.
En 2011, le Grenelle fait son entrée dans le quotidien des Français. J’ai décidé de mettre en place un tableau de bord du Grenelle, pour que chacun puisse suivre les principales réalisations et voir quels effets elle auront sur nos vies.
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET